Mardi 28 juin 2022 de 10h à 11h30 -  Webinaire Gestion à la source des eaux pluviales

"La gestion à la source des eaux pluviales sur les nouveaux projets immobiliers et d'aménagement urbain des Hauts-de-Seine".

Les intervenants de cette édition seront la Direction de l'eau du Département, SEVESC, ADOPTA, URBAN WATER, LE PRIEURE.
 

Retrouvez le replay de ce webinaire en cliquant sur ce lien

 

 

Foire aux questions

 

QuestionRéponse

Quel logiciel permet un dimensionnement de la bâche de rétention EP suivant les coefficients de Montana fournis par météo France ?

Où peut-on trouver les règles de dimensionnement technique des ouvrages alternatifs évoqués ? 

Existe t'il un logiciel qui reprend les coefficients de Montana pour le calcul de la gestion des eaux de pluies suivant la méthode ASTTEE ?

Quels sont les moyens de permettre un rejet nul à la parcelle et comment dimensionner les ouvrages ?

L'outil de dimensionnement des ouvrages de gestion des eaux pluviales est téléchargeable au lien suivant. Il a été conçu avec la méthode des pluies, en analysant les données pluviométriques du territoire des Hauts-de-Seine sur 25 ans (de 1993 à juillet 2019). 

Quelles techniques peut on mettre en place dans le cas de la présence d'une nappe à très faible profondeur (PHE à moins de 1 m voire au niveau du Tn )? La gestion devient-elle dérogatoire avec rejet limité dans le réseau?

La présence d'une nappe n'empêche en rien la gestion à la source des EP : Le fait d'urbaniser sur ce terrain ne crée ni la pluie qu'il recevait précédemment, ni n'augmente les quantités. On ne vient que modifier les points d'infiltration. La disposition qu'il faut respecter est d'avoir, sous les revêtements perméables et autres solutions type noues ou de surface, toujours la capacité de stockage de la quantité d'eau à gérer (selon la hauteur de pluie à prendre en compte) et faire face au temps de vidange par infiltration, selon la perméabilité superficielle du terrain. En cas de temps de vidange trop long (supérieur à 3-4 voire 5 jours, selon la pluie gérée) une surverse peut être envisagée. Le recours à la végétalisation des toitures sera bien évidemment un avantage important, en assurant une évapotranspiration pouvant atteindre 85% de la pluie, en été. Si les PHE affleurent le TN, il est fort possible que ce soit une zone humide et donc non constructible... 
 
Pouvez-vous nous rappeler les valeurs de coefficients de perméabilité à partir de laquelle l'infiltration est possible ?Il ne faut pas se priver des capacités les plus "faibles" des sols à infiltrer, par exemple une perméabilité de l'ordre de 10 -7 m/s permet d'infiltrer près de 9mm de pluie ce qui représente une grande partie des pluies annuelles ==> large marge de perméabilités permettant l'infiltration : 10-3 - 10-7 . Une perméabilité de 1 x 10-7 m/s permet encore d'infiltrer 8,6 mm par jour, soit encore 25 mm en trois jours ! Il faut donc le faire, même si on ne peut pas tout infiltrer.
Le cas des bâtiment neufs est "facile à étudier" . Qu'en est-il de la rénovation de bâtiment existant qui est de plus en plus fréquente (et le phénomène devrait s'accentuer). Le sous sol existant est souvent conservé, voir la parcelle entièrement construite. Les solutions proposées (végétalisation, réinjections dans la nappe) ne sont pas possibles. D'autre part, le cas des eaux d'exhaures des sous-sols n'est pas traité.  Les eaux d'exhaure n'ont pas vocation à être reçues par les systèmes d'assainissement collectifs, qu'ils soient unitaires ou séparatifs ! Pour les réhabilitations, il est vrai que cela peut être plus complexe. Mais toute désimperméabilisation  est à réaliser, même si on ne peut atteindre le 100%. La végétalisation des nouvelles toitures, le recours aux revêtements perméables répondent aux besoins. L'infiltration sous dalle de sous-sol est tout à fait possible, et largement facilitée par le fait de tamponner en amont et la régulation qui peut aller jusqu'à 0,1 l/s. Nous en faisons facilement la démonstration et il existe des réalisations tant à Lyon qu'à Reims notamment. cette infiltration sous dalle ne consiste pas à faire de l'injection en nappe. 
 

Au regard du risque géotechnique, existe t'il des prescriptions d'éloignement des dispositifs d'infiltration par rapport aux fondations des bâtiments ?

En général, les maitres-œuvre refusent d'infiltrer à proximité des constructions. y a t'il des solutions techniques?

Les fondations des bâtiments sont conçues pour être dans un sol susceptible de contenir une certaine quantité d’eau et il n’y a généralement aucun risque à infiltrer l’eau de la toiture à proximité immédiate du bâtiment. Si l’on souhaite apporter à l’ouvrage d’infiltration des volumes d’eau supplémentaires (par exemple via les voiries) il est alors raisonnable de laisser un espace d’au moins deux ou trois mètres entre l’ouvrage d’infiltration et la paroi du bâtiment (source GRAIE). Il est également possible d’ajouter une géomembrane sur la partie enterrée de l’ouvrage la plus proche des habitations pour étanchéifier les parois, notamment dans le cas des chaussées à structure réservoir.
Dans le cas d'un puisard, nous recommandons d'éloigner l'ouvrage d'une distance au moins égale à la profondeur maximale de l'ouvrage ou des fondations du bâtiment.
 

Page 30 pourriez vous préciser en quel matériaux de surface est l'allée que vous présentez (sous laquelle est installé un drain de diffusion?)

Dans le cas n°2 présenté, la tranchée drainante avec le drain de diffusion est située sous une allée engazonnée. 
Existe-t-il des spécifications particulières à considérer en zone PPRI ?Les PPRI ne sont en rien contradictoires avec la gestion à la source des EP . Les règles à respecter sont plus souvent liées au fait de conserver les capacités de stockage de la crue et de ne pas construire de barrières à la libre circulation de l'eau lors de la décrue. En revanche les constructions doivent être insensibles à la crue. Il faut donc prévoir des entrées de bâtiments à une cote supérieure aux PHE. Les installations de type transfo, stockage de produits à risque ... doivent se situer hors zone à risque ou à niveau supérieure aux PHE. 
 
Chaussées réservoirs. Quid des infiltrations hydrocarbures ?

Dans le cas d'une chaussée réservoir avec enrobé poreux (technique de gestion à la source des EP), l'eau s'infiltre immédiatement et se filtre progressivement lors de son transfert à travers les matériaux puis le sol (ayant un rôle épuratoire). L'eau en effet, dans un cadre de parking par exemple, ne ruisselle pas et ne se charge donc quasiment pas en polluants. 

Les enrobés poreux permettent-ils de respecter les exigences de séparations d'hydrocarbures des zones de stationnement ?

Sur les zones de stationnement, les concentrations en HCT des eaux pluviales sont très faibles et bien inférieures aux garanties de performance d'un séparateur ! Ils ne servent donc à rien. Les quelques HCT seront dégradés par la structure réservoir de la chaussée qui se comporte comme un ouvrage d'épuration à culture fixée en station d'épuration : lit de cailloux, oxygène, eau et matière organique permettent le développement d'une micro faune/flore qui assure cette dégradation ( étude PRATT)

Quel type d'essais de perméabilité est préconisé ? Lefranc ? Porcher ?

Le test Matsuo est particulièrement adapté pour les techniques de gestion des eaux pluviales superficielles. Le test Porchet peut également être utilisé. Le test Lefranc n'est pas adapaté.

La problématique des structures réservoir est le colmatage. Les services gestionnaires (Ville ou département) ne sont pas forcément équipés pour faire le décolmatage

Il faut démystifier le sujet du colmatage: la moitié des matériaux utilisés en surface conduisent à ce que cet éventuel besoin de décolmatage ne survienne que tous les 20 ans. Certes le décolmatage nécessite une prestation externalisée, car matériel spécifique, mais qui reste bien exceptionnelle en fréquence et qui permet de grouper les besoins d'intervention. La structure réservoir ne se colmate pas, ce sont les revêtements perméables qui font office de filtre. Si revêtements classiques , c'est l'entretien semestriel des bouches d'injection qui garantissent cette pérennité ( au max 8% de remplissage de la structure en 100 ans !)

Pourriez-vous nous communiquer des ratios au m² par type de matériaux perméables ?

Si ce sont des ratios de coûts, on peut répondre tout d'abord que le recours à ce type de matériaux permet d'économiser les coûts de collecte et d'évacuation des eaux pluviales, soit au strict minima 50 € /m2, très probablement beaucoup plus en région parisienne. Les matériaux poreux coûtent de l'ordre de 30 à 60 € m2 HT  en fourniture et pose, hors couche de base. Pour les enrobés poreux, c'est du même ordre de prix que les enrobés classiques , léger surcout sur la seule fabrication, mais coûts de transport et de mise en œuvre identiques.

A partir de quelle pente, les revêtements drainants ne sont plus efficaces ?La pente ne pose pas de problème au titre de la perméabilité. Cependant, il faut veiller à cloisonner la partie
stockante pour éviter que l’eau ne se retrouve en bas de pente et remonte par le revêtement de surface. Les cloisons doivent être calculées à une distance telle que la capacité de stockage soit conservée pour la pluie de projet prise en compte pour le dimensionnement. Par exemple, une voirie avec pente de 10% nécessitera un cloisonnement environ tous les 10 m (il dépendra également de la pluviométrie retenue et donc du volume utile de stockage nécessaire). 
Les cloisons peuvent être réalisées de deux façons :
- La couche de structure est réalisée d’un seul tenant, on rouvre là où les cloisons vont être positionnées
puis on pose un matériau fermé ou auto compactant ;
- Au fur et à mesure de la réalisation des couches d’assise de la chaussée (fondation-base), on positionne
une géomembrane au niveau des cloisons en la remontant (pour faire barrière) puis on poursuit la
construction de la couche de surface.
En dessous de 1% de pente, le cloisonnement n’est cependant pas nécessaire.
 
Y a t'il des subventions pour accompagner les particuliers ?  https://www.eau-seine-normandie.fr/particulier
L'agence de l'eau finance-t-elle également les projets des MO privés ?https://www.eau-seine-normandie.fr/entreprises
Avez-vous des références en contexte urbain (hors ZAC) en requalification de voirie par exemple  où la gestion des eaux pluviales aurait été appliquée en technique alternative sur du 2L/s/ha ?

Il existe de nombreuses références de réhabilitation/reconstruction notamment de voirie urbaines avec une gestion intégrale, sans débit de fuite. L'ADOPTA peut vous en fournir. Vous pouvez également consulter les Observatoires crées par les Agences de l'Eau (AERM, AEAP et l'Adopta, AERMC notamment), le Graie;  Attention , les autorisations de débits de fuite ne vont devenir autorisables qu'après avoir géré les petites pluies , souvent les 10 premiers mm . Débit de fuite seulement pour les volumes au delà de cette hauteur d'eau précipitée.

Concernant le renvoi des eaux pluviales de voirie vers les noues par exemple, souvent les services d'espaces verts s'y opposent pour ne pas accueillir les polluants et le salage hivernal des voiries . Avez vous été confrontés à cette problématique et comment l'avez vous surmonté ?

Le sujet du salage est d'abord un problème de concentration de sel utilisé pour fabriquer la saumure: souvent 10 fois supérieur aux besoins… Avec le dérèglement climatique, ce sujet est de moins en moins d'actualités. Par ailleurs, en zone urbaine, le salage ne concerne jamais toutes les voiries, faute de temps et de moyens, les grands axes de circulation étant privilégiés. C'est donc un sujet à relativiser notamment pour les voies à faible trafic. 

Comment rendre un sol vivant en milieu urbain ?Rendre un sol vivant passe notamment par un ensemencement en vers de terre , en sus d'apports d'amendements et de matière organique.